Après Parcoursup, où étudient les bacheliers généraux ?

Les combinaisons scientifiques ouvrent toujours plus de portes. C'est ce que montrent les données d'une note publiée en octobre 2023 par le SIES, le service statistique du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Cette publication détaille les propositions d’admission reçues par les bacheliers en fonction de leur combinaison de spécialités, mais aussi celles qu’ils ont effectivement acceptées. De quoi donner une tendance sur leur devenir en première année d’étude supérieure.

Si les profils très scientifiques tirent leur épingle du jeu, les lycéens qui optent pour des spécialités plus littéraires semblent plus restreints dans le choix des formations du supérieur.

Alors que la volonté de la réforme du bac était de mettre fin aux filières strictement scientifiques, économiques et littéraires, force est de constater que les combinaisons de spécialités les plus suivies recréent cette situation.

Avec des spécialités strictement scientifiques, les possibilités de poursuite d’études sont vastes : les licences, prépas, écoles d’ingénieurs, études de santé, mais aussi BUT vous ouvrent leurs portes.

Avec 67.000 lycéens en 2023, la combinaison maths-physique-chimie est la plus suivie en terminale. Mais c’est aussi l’une des combinaisons qui assurent le plus une place dans l’enseignement supérieur puisque selon les données du SIES, 99% de ces profils ont reçu au moins une proposition d’admission. Que ce soit en CPGE (50%), en licence (76%), en école d’ingénieur (33%), en PASS (17%) ou en L.AS (31%).

Et en fin de procédure, ils sont 94% à avoir effectivement accepté une proposition de Parcoursup, avec une nette préférence pour les classes prépa. En effet, 28% des bacheliers ayant choisi ces deux spécialités acceptent une proposition d’admission en CPGE et 18% en école d’ingénieurs.

La combinaison physique-chimie et SVT n’est pas en reste. Si 99% des bacheliers qui l’ont choisie reçoivent au moins une proposition d’admission, ils sont 93% à en accepter définitivement une : principalement en PASS (31%), en L.AS (18%) et en licence (22%).

En combinant les SES avec une autre spécialité, vous vous ouvrez principalement la porte des universités.

Deuxième combinaison la plus suivie (avec plus de 54.000 lycéens), les spécialités SES et HGGSP séduisent surtout les licences. En effet, parmi les bacheliers qui suivent cette combinaison, 89% reçoivent au moins une proposition dans ces formations et 60% finissent par l’accepter.

Même chose avec la combinaison SES-LLCER pour laquelle un peu plus de la moitié des bacheliers ont accepté une proposition en licence.

Petite exception avec la combinaison SES et maths, qui ouvre aussi la porte des écoles de commerce et des classes prépa. Ainsi, parmi les bacheliers qui ont conservé ces deux spécialités en terminale, 35% acceptent une proposition en licence, 15% en CPGE et 12% en école de commerce.

C’est aussi vrai pour les élèves qui combinent une spécialité littéraire avec les mathématiques. Après les licences, les élèves acceptent une proposition en prépa. Par exemple, 20% des bacheliers qui choisissent la paire maths-HGGSP et 21% de ceux qui suivent maths et HLP, acceptent une proposition en CPGE.

Mais pour les candidats qui ont conservé uniquement des spécialités littéraires, le choix de poursuite d’études se restreint : seules les licences ou presque leur font des propositions d'admission.

Par exemple, en combinant les spécialités HGGSP et LLCER, 93% des bacheliers avec ce profil reçoivent au moins une proposition en licence. Et, in fine, ils sont 69% à effectivement pousser la porte des universités.

Même chose avec les combinaisons HGGSP-HLP et HLP-LLCER avec lesquelles les bacheliers sont respectivement 68% et 70% à accepter une proposition d’admission en licence.

Sans compter qu’avec certaines combinaisons, le taux de non-acceptation de proposition est plus élevé qu’avec d’autres. Et concrètement, c’est la spécialité arts qui conduit le plus souvent les bacheliers à se détourner de Parcoursup.

Par exemple, bien qu'ils aient reçu une proposition, 27% des bacheliers ayant suivi arts-LLCER se sont désinscrit de Parcoursup avant la fin. Cette situation concerne aussi 22% des profils arts-HLP et 21% des profils arts et HGGSP.

Si on ne sait pas exactement ce que deviennent ces candidats, on peut supposer qu'une partie d’entre eux a intégré une formation du supérieur qui ne recrute pas via Parcoursup, comme certaines écoles d’art appliqué par exemple, tant la sélection en DNMADE est rude.