Témoignage

Avec les épreuves de spécialité en juin, une fin d'année intense pour les lycéens

Le calendrier du bac de cette année créé une importante charge de travail pour les lycéens, qui doivent préparer de front les épreuves de spécialité, celle de philo, du grand oral, et Parcoursup.
Le calendrier du bac de cette année créé une importante charge de travail pour les lycéens, qui doivent préparer de front les épreuves de spécialité, celle de philo, du grand oral, et Parcoursup. © Adobe Stock/Hanna Syvak
Par Alexandra Luthereau, publié le 22 mai 2024
5 min

Entre les épreuves de spécialité, la philo, le grand oral et la phase d'admission de Parcoursup, la fin de l'année s'annonce dense pour les élèves de terminale. Des lycéennes racontent à l'Etudiant comment elles abordent le troisième trimestre.

"Tout se bouscule en cette fin d’année !" affirme Clara*, en terminale au lycée Edgar Quinet à Paris (IXe). "On a le stress de Parcoursup, des épreuves de spécialité, du grand oral et du contrôle continu, poursuit Julie*, élève dans le même lycée. L’année dernière, les épreuves de spécialité étaient en mars, donc elles ne portaient pas sur tout le programme. Et une fois que c'était terminé, ils pouvaient se concentrer sur le grand oral en fin d’année."

En 2024, les épreuves de spécialité se tiendront pour la première fois au mois de juin, après avoir été organisées en mars l'année dernière. Si, à l'époque, ce calendrier avait provoqué la démobilisation des élèves dès le mois d'avril, celui de cette année créé une importante charge de travail pour les lycéens, qui doivent préparer de front les épreuves de spécialité, celle de philo et le grand oral, tout en restant à l'affût des propositions reçues sur Parcoursup.

Un sentiment d'injustice

Ainsi, c'est avant tout un sentiment d’injustice qui prédomine chez Clara : "On se sent désavantagés par rapport aux terminales de l’an dernier. On a une quantité monstre de travail pour le bac. D’autant plus que l’épreuve du grand oral a été allongée. Elle doit faire 10 minutes au lieu de 5 l’année dernière. C’est plus long à préparer, surtout qu’il faut préparer deux sujets", souligne-t-elle.

Angeline, en terminale à Vendôme (41), partage l’avis des deux lycéennes parisiennes. En cette fin d’année, "on travaille beaucoup pour rattraper pas mal de retard sur le programme en philo et dans les spécialités HLP et LLCE anglais", décrit-elle.

Des épreuves qu'elle aurait préférées passer en mars. "Là, je vais enchaîner : philo le 18, HLP le 19, LLCE le 20 et le grand oral le 1er juillet", déplore-t-elle.

Ce qui cristallise ces craintes, ce sont notamment ses oraux : le grand oral et ses deux sujets, et l'oral de sa spécialité LLCE. Cela fait trois oraux à préparer, dont un pour lequel elle n’a toujours pas défini le sujet. Pour trois fois plus de stress ?

Les couacs du calendrier de la réforme du bac

Le calendrier initial de la dernière réforme du bac prévoyait des épreuves de spécialités en mars. Annulées en 2021 en raison de la crise sanitaire puis repoussées en mai en 2022, elles ne se sont tenues en mars qu'une fois, en 2023, créant un problème de démobilisation des élèves les semaines suivantes. À la demande du corps enseignant, ces épreuves retrouvent donc le calendrier traditionnel de juin dès 2024.

Avec le bac en juin, quelles notes dans Parcoursup ?

Pour Sarah et Armance, élèves au lycée Condorcet à Paris (IXe), c'est moins la charge de travail que des questions de stratégie qui leur fait regretter les épreuves en mars. "Quand les épreuves de spécialité étaient en mars, l’avantage était que les notes comptaient pour Parcoursup avec des coefficients très importants (coefficient 16, NDLR). Cela pouvait être beaucoup plus avantageux que d’avoir seulement les notes du contrôle continu. Par exemple, l’an dernier, la moyenne dans notre lycée était de 18,5 pour ces épreuves, alors que la moyenne de contrôle continue était moins élevée", assure Armance.

Cela dit, pour les deux lycéennes qui souhaitent poursuivre en prépa scientifique l’année prochaine, aller au bout des cours jusqu’à la fin de l’année est indispensable. "Avec les épreuves en juin, ça permet d’aller au bout du programme et de ne pas relâcher les cours, dont on aura besoin l’année prochaine. Déjà qu’on sent un petit relâchement après le bac blanc d’avril", pointe Sarah.

Les lycéens restent mobilisés

Malgré ces quelques critiques, toutes ont bien l’intention de "charbonner", "tout donner", "réviser à fond" pour “avoir la meilleure note possible au bac, et "pourquoi pas une mention". "Il ne faut pas lâcher les révisions pendant les prochaines semaines, il faut un travail en continu", avance Armance. "Dans tous les cas, on sait que c'est un moment dur à passer, mais ce n’est pas infaisable", relativise Julie.

Clara reste, elle, philosophe et voit un peu plus loin : "Il faut tout donner, il ne reste plus qu’un mois et demi, il faut faire le max. Et puis une fois que ce sera terminé, ce sera l’été, les grandes vacances, on pourra souffler et en profiter !"

*Prénoms modifiés à la demande des témoins

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