Classement 2024 des lycées : les établissements de petite taille tirent leur épingle du jeu

Emmener ses élèves jusqu’au bac, les faire progresser, réussir et briller. Autant d’éléments qui permettent à l’Etudiant de publier son nouveau classement des lycées généraux et technologiques 2024. 

Cette année, c'est le lycée de l’Assomption à Val de Briey (54) qui arrive en tête, suivi du lycée Don Bosco à Marseille (13) et du lycée Adventiste Rama à Sainte-Luce (97), en Martinique. 

Au total, 2.316 lycées sont analysés dans notre classement, qui révèle que les établissements ayant de petits effectifs s’en sortent mieux que les autres.

Cette année, 37 lycées obtiennent la note maximale de 20/20 pour leur taux de réussite (la réussite à l'examen des élèves présentés par le lycée en 2023, toutes séries confondues). En moyenne, ces établissements ont présenté 119 candidats à l’examen. Alors que sur l’ensemble des lycées, la moyenne est de 220 candidats.  

Si l’on s’attarde sur le top 10 des lycées, en moyenne 83 lycéens ont été présentés l’examen. "La taille de l’établissement est très importante", reconnaît Olivier Demaison, proviseur du lycée de l’Assomption. Son établissement a présenté 20 lycéens au bac en 2023. "Si on rabaissait les seuils dans les classes, on ferait un meilleur travail parce qu’en petit nombre, on peut consacrer plus de temps à nos élèves."

Dans son établissement, "les terminales sont une quinzaine en cours de spécialités" et en 1re, il a réussi à dédoubler les effectifs."J’avais 41 lycéens dans la classe, mais je me suis arrangé pour faire en sorte qu’ils ne soient jamais en classe entière, ce qui fait que j’ai deux groupes d’une vingtaine d’élèves." 

Selon Daniel Hierso proviseur du lycée Victor Anicet en Martinique (4e de notre classement), si la taille du lycée a son importance, il reste confronté aux mêmes difficultés que dans les plus gros établissements. "L’essentiel est d’être à l’écoute de nos jeunes et de les accompagner au mieux", affirme-t-il.

Dans notre classement, l'indice de stabilité montre cette capacité d’accompagnement des établissements. Sur 2.316 lycées, un peu plus de 900 ont un indice de stabilité positif. Cela signifie que dans ces établissements, la probabilité pour un élève d'obtenir son bac dans le même lycée, à partir de la classe de 2de, est élevée. 

Au lycée Germaine Tillon au Bourget (93), 12e de notre classement, 230 lycéens se sont présentés à l’examen en 2023. "On présente tous nos élèves, on ne fait pas de tri", indique Mohamed Nahar, proviseur.

Dans son établissement, qu’il considère "à taille humaine", un projet expérimental est porté depuis six ans pour accompagner les élèves vers la réussite. "Nous les suivons de manière individualisée pour leur faire gagner en autonomie et éviter l’autocensure", précise-t-il. En 1re, les élèves les plus en difficulté bénéficient d’un tutorat avec des enseignants. En terminale, les lycéens qui en font la demande peuvent bénéficier d’un accompagnement méthodologique. "Ce sont des temps où on les encourage, on leur donne le sentiment qu’ils ne sont pas seuls et qu’on est toujours auprès d’eux."

Au lycée de l’Assomption, d’autres dispositifs sont mis en place. "En plus des entretiens individuels d’orientation que l’on met en place dès la 2de, nous proposons aussi le dispositif des 'vacances apprenantes' qui fonctionne bien au niveau de notre lycée, indique Olivier Demaison. 

L’indice de stabilité n’est cependant pas le seul indicateur pris en compte dans notre classement. Le taux de réussite au bac et le taux de mention sont également pris en compte. Si le premier démontre la capacité d’un établissement à faire réussir ses élèves, le second valorise ceux qui les font briller.  

Mais plus que ces taux bruts, c’est la valeur ajoutée qui doit être regardée. Car elle indique la capacité des établissements à faire mieux que ce que l’on attend d’eux (compte tenu de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet à l’issue du collège). 

Toutefois, pour Mohamed Nahar, ces éléments ne suffisent pas pour se considérer comme un "bon lycée". "Pour nous, un bon lycée, ça va au-delà du taux de réussite au bac. Le plus important, c’est l’accompagnement et surtout le bien-être de nos élèves et de nos professeurs." Des réflexions autour du climat scolaire sont menées dans cet établissement depuis plusieurs années. Un travail qui porte ses fruits. "Aujourd’hui, on sent que le climat scolaire s’est apaisé, ce qui est essentiel." 

Pour Daniel Hierso aussi, l’environnement scolaire est une notion très importante. "Nous travaillons pour que nos élèves qui sont éloignés du centre-ville puissent enrichir leur pratique culturelle. Rencontres avec des artistes, sorties au cinéma ou au musée leur permettent ainsi de se sentir bien dans l’établissement."