Une école d’ingénieurs se prépare en 5 ans à des métiers précis de conception, de production, en tous cas de responsabilités et de gestion d’équipe dans des secteurs d’activité très variés puisque le terme d’ingénieur ne renvoie pas à un seul métier, mais à plusieurs. C’est davantage une fonction qu’une profession. Cependant, suivant sa formation et l’établissement choisi, chaque étudiant sera spécialisé dans un domaine d’activité différent : énergie, environnement, agroalimentaire, agro-développement, aménagement du territoire, transports (aéronautique et spatial, automobile, ferroviaire…), BTP (bâtiment et travaux publics), RH (ressources humaines), marketing, biologie, biotechnologie et e-santé, mécanique, chimie, physique appliquée, systèmes embarqués, data science et intelligence artificielle, informatique, réseaux et télécommunications, cybersécurité, comptabilité, et bien d’autres encore.
Il existe quelques 200 écoles d’ingénieurs, toutes accréditées par la CTI (Commission des titres d’ingénieurs), dont environ 50 sont privées.
En 3 ans après un bac+2/3 ou en 5 ans après un baccalauréat, une école d’ingénieurs a pour objectif de former des personnes capables de s’adapter aux évolutions industrielles, technologiques et socio-économiques de leur secteur et de permettre à chacun de se forger un profil d’expert dans une spécialité. Faire le choix d’une école d’ingénieurs post-bac ou post-bac+2/3 doit être réfléchi, car plus on avance dans les études, plus on se spécialise et plus il est difficile de changer de voie.
Certaines écoles d’ingénieurs forment parfois aussi à une licence professionnelle, un bachelor en 3 ans, après lequel les étudiants se spécialisent en enchaînant sur le diplôme proposé par l’école, de grade master (bac+5).
D’autres écoles proposent, en dernière année du cursus, des doubles diplômes, notamment via leurs programmes « grandes écoles », en s’associant avec une université pour délivrer le diplôme d’ingénieur et un master en parallèle ; ou en s’associant avec une école de commerce pour offrir une spécialisation supplémentaire en commerce. D’autres encore vont jusqu’à proposer des doctorats de recherche (bac+8).
Comment passer le cap de la sélection dans les écoles d’ingénieurs ? Il existe trois manières d’y entrer, suivant les écoles et ses envies :
- via une prépa classique,
- via une prépa intégrée,
- via les admissions parallèles à bac+2/3.
Que vous optiez pour une CPGE (classe préparatoire aux grandes écoles) ou une CPI (classe préparatoire déjà intégrée), vous n’échapperez pas aux concours des écoles d’ingénieurs, qu’elles se regroupent en concours communs après un bac ou un bac+2/3, ou qu’elles mettent en place leur propre sélection. Généralement, les inscriptions s’effectuent d’abord sur Parcoursup. Si votre dossier est accepté, vous serez convoqué aux épreuves écrites et orales des concours. Un entretien de motivation clôt souvent le processus.
Que l’école possède une CPI ou qu’elle sélectionne après une CPGE en deux ans, à chacun de voir ce qui lui convient le mieux : entrer tout de suite dans un secteur précis avec une professionnalisation croissante ou approfondir des connaissances générales avant de choisir sa spécialisation. Les admissions parallèles, permettent, avec un autre cursus (BTS, BUT, licence professionnelle, bachelor…) d’intégrer également, toujours sur concours, une école d’ingénieurs.
Les deux premières années. En classe préparatoire générale ou intégrée, les deux premières années se proposent surtout de mettre les étudiants au même niveau dans les connaissances technologiques, linguistiques et managériales. Suivant les écoles, on y enseigne des matières technologiques plus ou moins spécialisées, mais aussi des matières générales comme de la physique, des mathématiques, de l’informatique, de la communication, des sciences de l’ingénieur, de la gestion du marketing… Les enseignements sont dispensés sous forme de cours, de TD (travaux dirigés) de TP (travaux pratiques) et de travail en mode « projet ». En CPGE s’y ajoutent des colles (préparations aux oraux des concours), présentes aussi dans les CPI, même si les étudiants ne subissent pas la pression des concours à passer au bout des deux ans. Des stages (d’observation) sont parfois également mis en place également.
Le cycle ingénieur en 3 ans permet à chaque école d’ajouter une touche particulière pour que les étudiants venus d’horizons divers se construisent leurs propres parcours. Les stages deviennent plus importants, la spécialisation s’intensifie. Les écoles peuvent mettre en place des semestres à l’étranger, voire instituer une année de césure en avant-dernière ou dernière année pour aller se confronter au terrain. Certaines écoles proposent en dernière année de leur programme « grande école » des majeures spécialisées afin de donner une coloration encore plus pointue au parcours de l’étudiant.
Flânez sur les sites internet des écoles qui vous intéressent. Vous y découvrirez des spécialisations auxquelles vous n’aviez pas pensé, une pédagogie originale qui pourrait vous convenir comme des partenariats avec des établissements étrangers permettant de faire un stage ou un semestre à l’international, des mises en situations réelles, la présence importante de professionnels parmi les enseignants, des jeux de rôles, du coaching pour la recherche d’alternance pour les élèves intéressés, des enseignements à l’entreprenariat, des doubles diplômes avec des laboratoires accrédités pour faire de la R&D, des aménagements de la scolarité pour des étudiants déjà entrepreneurs ou des sportifs de haut niveau, etc. Certaines possèdent aussi leur résidence étudiante sur le campus, un avantage pratique pour étudier dans de bonnes conditions.
Allez à la rencontre de ces écoles sur les salons de l’Étudiant. Les JPO (journées portes ouvertes) sont également l’occasion de visiter les lieux, de se rendre compte des infrastructures et du matériel à disposition, de rencontrer des étudiants et de poser toutes vos questions. Vous pouvez également regarder les classements annuels des écoles d’ingénieurs.
Les écoles d’ingénieurs peuvent être publiques, privées, adossées à des universités ou incluses dans un CFA (centre de formation d’apprentis), ou avoir un statut consulaire lorsqu’elles sont gérées par une CCI (chambre de commerce et d’industrie). D’autre part, les salariés en reconversion peuvent acquérir un diplôme d’ingénieur via, par exemple, la formation continue au CNAM, par exemple, le Conservatoire national des arts et métiers.
Dans les écoles privées ou consulaires, il faut compter entre 3 700 et près de 10 000 € annuels auxquels s’ajoutent parfois des frais d’inscription d’une cinquantaine d’euros.
Les écoles publiques ont des frais de scolarité d’environ 800 € par an (200 € pour les étudiants boursiers). Le coût annuel des écoles d’ingénieurs universitaires avoisine les 600 €, auxquels il faut ajouter 95 € obligatoires de CVEC*.
* CVEC : contribution à la vie étudiante et de campus.
A savoir : les concours accessibles après un bac+2/3 comportent des frais d’environ 200-300 euros.
Les aides. Il est possible de faire une demande de bourse et de bénéficier dans certaines écoles d’un allègement des frais de scolarité lié à ce statut de boursier.
Si vous optez pour des études en alternance, les frais de scolarité sont pris en charge par l’entreprise d’accueil. L’étudiant est, de plus, rémunéré pendant ses études qui se déroulent alors en partie en entreprise sur un rythme défini par chaque établissement.
D’autres écoles d’ingénieurs ont négocié avec certaines banques des prêts pour leurs étudiants à des conditions plus favorables, ou encore des assurances moins chères avec des mutuelles. D’autres encore offrent des prêts d’honneur en dernière année, remboursables sur 5 ans, sans intérêt, voire des bourses au mérite pour les plus brillants de leurs étudiants.
Les étudiants, grâce à leur statut, peuvent aussi obtenir des aides au logement, selon leur situation familiale (étudiant isolé, en couple, sans/avec personne à charge, etc.). Trois types d’aide existent : l’APL (Aide personnalisée au logement), ALF (allocation de logement familial), ou ALS (allocation de logement à caractère social).
Les diplômés travaillent dans des structures diverses, de la petite entreprise à l’entreprise internationale, parfois même à l’étranger. Citons pêle-mêle : ingénieur d’études automobile, ingénieurs méthodes dans différentes industries, ingénieur de production dans divers secteurs, ingénieur en cobotique, en éco-conception, ingénieur commercial, ingénieur R&D, etc.