Les frais d'inscription à l'université augmenteront de 2,9% à la rentrée 2024
Le gel des frais d'inscription à l'université prendra fin à la rentrée 2024. Les étudiants devront ainsi s'acquitter de 175 euros pour une année en licence et 250 euros en master, soit une hausse de 2,9%.
Les frais d'inscription à l'université et la CVEC (Contribution à la vie étudiante et de campus) augmenteront de 2,9% à la rentrée 2024, selon des informations confirmées par le cabinet de la ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau.
Les frais d'inscription en licence passeront ainsi à 175 euros, soit 5 euros de hausse, et les frais d'inscription en master s'élèveront à 250 euros, soit une augmentation de 7 euros. Les étudiants désirant poursuivre en doctorat devront s'acquitter de 391 euros, soit 11 euros de plus.
La CVEC passe quant à elle de 100 euros à 103 euros pour l'année 2024-2025.
Une augmentation due au dégel des frais
Habituellement indexés sur l'inflation, les frais d'inscription étaient été bloqués depuis 2020 afin de protéger les étudiants pendant la crise sanitaire. Un gel qui prend fin à la rentrée prochaine. Les frais augmentent ainsi au même niveau que l'inflation de 2024 de 2,9%.
Les étudiants boursiers et les apprentis ne sont pas concernés, car ils sont dispensés de payer les frais d'inscription et la CVEC.
Des "frais très modérés" selon le ministère
Le ministère de l'Enseignement supérieur rappelle que "ces frais restent très modérés au regard du coût réel de ces formations et de la dépense de l’Etat".
Il fait par ailleurs valoir que "malgré cette indexation, le coût d’une inscription à l’université a fortement diminué par rapport à 2017". Ils étaient alors de 184 euros pour la licence et 256 euros pour le master, auxquels s'ajoutaient 217 euros pour la cotisation à la Sécurité sociale. Cette cotisation a été supprimée en 2017, et les étudiants s'acquittent désormais de la CVEC, dont le montant est moindre.
"Un étudiant non-boursier payait 401 euros pour une entrée en licence en 2017 [frais d'inscription + sécurité sociale, NDLR]. Il va payer 278 euros en 2024 [frais d'inscirption + CVEC, NDLR]. Il s'agit donc pour la rentrée 2024 d’une économie de 126 euros par rapport à 2017", pointe le ministère.
Des étudiants précarisés
"Ce gouvernement n’a que du mépris pour la jeunesse, qu’il ne cesse de précariser. En l'espace de quelques mois, les factures d’électricité ont explosé pour les étudiants, qui ont payé au prix fort l’inflation alimentaire également, et les loyers Crous ont augmenté de 3,5%", réagit le syndicat Union Etudiante dans un communiqué publié ce mardi.
Pour l'Union Etudiante, ce dégel des frais est une volonté politique. "En prenant appui sur le modèle anglo-saxon, qui a fini par augmenter de façon exponentielle ses frais, Emmanuel Macron veut dégager les plus pauvres de l’université et ne la réserver qu’à une petite élite", affirme le syndicat dans son communiqué.
L'Unef s'inquiète du coût de la rentrée
Hania Hamidi, secrétaire générale du syndicat étudiant Unef, est du même avis : "C'est un scandale. Nous ne considérons pas qu'il s'agisse d'un dégel, mais bien d'une augmentation. Cela s'inscrit dans la politique globale que le gouvernement mène dans l'enseignement supérieur : une hausse des frais d'inscription et de la CVEC, mais aussi une concertation sur la réforme des bourses sans budget mis sur la table".
Le syndicat se dit "très inquiet du coût de la vie pour les étudiants à la rentrée, qui va exploser par rapport aux dernières années".
Bon à savoir :
Les tarifs des repas en restaurant universitaire Crous ne sont pas concernés par ces indexations : ils restent à 1 euro et 3,30 euros.
