L’insertion professionnelle des diplômés de STAPS s’améliore
Neuf étudiants en STAPS sur dix ont trouvé un emploi, deux ans après l’obtention de leur diplôme, selon la dernière étude de la C3D STAPS. Un chiffre en hausse, malgré la difficulté de certains étudiants à trouver un poste.
Les diplômés d'une licence de STAPS sont 88% à avoir trouvé un emploi, deux ans après l'obtention de leur diplôme, selon la dernière étude de la C3D (Conférence des Directeurs et Doyens) STAPS menée sur les diplômés de 2021.
Une proportion qui monte à 93,5% pour les diplômés d'un DEUST, d'une licence professionnelle ou d'un master en STAPS.
L'insertion professionnelle des diplômés en STAPS est en augmentation par rapport à l'étude précédente, menée sur les diplômés de 2018. Le taux d’emploi s'élevait alors à 83,5% après une licence et 88% après un master. "L'amélioration du taux d'emploi après une licence et un master en 2021 peut être expliquée par une adaptation plus efficace des programmes de formation aux besoins du marché du travail, ainsi que par une meilleure valorisation des compétences des diplômés par les employeurs", explique la C3D STAPS dans son étude.
Des poursuites d’études en master ou doctorat
Les étudiants qui ne travaillent pas deux ans après leur diplôme ont souvent choisi de poursuivre leurs études. Les étudiants en STAPS sont en moyenne 65,5% à suivre cette voie. Leur part est plus élevée en licence générale, où ils sont plus de 75%. Les trois quarts des diplômés qui poursuivent leurs études restent dans le secteur sportif, dont plus de la moitié en STAPS.
Martin, diplômé en juin dernier d'un master STAPS, mention ingénierie et ergonomie du mouvement, a poursuivi en thèse à l'université d'Aix-Marseille (13). "Accéder à une thèse n’est pas facile, ça demande d’avoir un beau parcours et un très bon dossier. Mais c’est ensuite plus facile de s’insérer dans le monde du travail, ceux qui ont cherché un emploi juste après le master ont eu du mal", raconte le doctorant. Martin, qui avait prévu depuis sa licence de poursuivre en doctorat, est sorti major de sa promo.
Une autre part des étudiants non insérés (12%) ne trouve pas d'emploi. "Il s'agit soit d'un manque d'offres dans le domaine, soit d'exigences trop élevées des étudiants. Et certains répondants sans emploi ne cherchent pas, car ils sont en attente d'une réponse ou effectuent une césure", précise Aurélien Pichon, directeur de la C3D STAPS.
Des diplômés de STAPS davantage en CDI
Alors que les diplômés de STAPS en 2018 étaient 57% à occuper un CDI ou à être fonctionnaires deux ans plus tard, 60,5% des diplômés de 2021 sont dans l'une de ces situations.
"La hausse du pourcentage de CDI et fonctionnaires met en lumière une tendance vers une plus grande pérennité des emplois dans le secteur du sport, ce qui peut être le résultat d'une professionnalisation accrue du secteur et d'une meilleure reconnaissance des compétences des diplômés STAPS", affirme la C3D STAPS dans son étude.
Valentin, diplômé d’un master de STAPS, mention management du sport, gouvernance du sport et développement territorial, a trouvé un emploi avant même sa diplomation en juin 2022.
Le jeune homme a réalisé un stage de fin d'étude à la Conférence régionale du sport de Nouvelle-Aquitaine, qui a débouché sur un CDI. Au bout de deux ans, il a intégré l'Agence nationale du sport, à Ivry-sur-Seine (75), en tant que chargé de missions équipements sportifs.
Le jeune homme s’estime chanceux d’avoir trouvé facilement un emploi, notamment grâce au réseau de son master. "Je n’avais pas d'idée préconçue en sortant du master, donc j'étais ouvert aux opportunités. C’est compliqué d'avoir des exigences particulières pour un premier emploi, il y a peu d’offres sur le marché. Le poste que j’occupe est lié à un concours des circonstances. Mais j’en suis très satisfait !"
Une insertion professionnelle encore incertaine
Certains diplômés ont cependant du mal à s'insérer. C'est le cas de Claudette, qui a obtenu en juin dernier son master de STAPS, mention ingénierie et ergonomie du mouvement humain. La jeune femme, qui a vécu "une période très compliquée", vient seulement de décrocher un emploi.
Après son stage de fin d’études chez Airbus Helicopters, elle avait pour objectif de réaliser une thèse. "Mon profil STAPS n’a pas intéressé le laboratoire. Comme je pensais faire une thèse, je n’avais pas cherché d’emploi. J’ai donc perdu du temps", explique-t-elle.
Ses recherches se sont ensuite avérées infructueuses. "Je veux travailler dans le monde industriel, en aéronautique ou nucléaire. Mais l’ergonomie est encore un domaine en essor, et les entreprises ne sont pas forcément au courant de la plus-value de nos profils."
Elle a finalement signé un CDI début avril chez Human Design Groupe. En tant qu’ergonome, elle veille au bien-être et à la santé des opérateurs qui peignent les avions. "Je fais des observations terrain des peintres et j'analyse les situations à risque, par exemple les mouvements répétitifs des membres supérieurs, avec les bras toujours en l'air, ce qui provoque des troubles musculo-squelettiques", raconte la jeune femme.
Renforcer les liens avec le monde professionnel
Pour améliorer l’insertion professionnelle des étudiants en STAPS, Valentin conseille de développer son réseau. "Mon master était très bien, avec des intervenants de qualité. Mais si je compare aux cursus privés, ce qui nous manque, c’est le réseau. Il faudrait nous mettre en relation avec les professionnels, faire plus de stages, des immersions de quelques jours dans un club professionnel, avec des élus, etc. On peut ainsi construire notre réseau pendant le cursus", assure-t-il.
L’ancien étudiant conseille aussi de faire sa formation en alternance. "Mon master est passé en alternance après ma diplomation. Si j’avais pu, je l’aurais fait. Ça permet d’être un professionnel dès la sortie", souligne-t-il.
Aurélien Pichon affirme, de son côté, "travailler quotidiennement à l'insertion des étudiants". "Nous sommes en lien avec les branches professionnelles pour identifier les évolutions de compétences demandées et faire évoluer nos maquettes de formation. Par exemple, nous travaillons sur les nouvelles technologies et la transition écologique, des sujets qu'on ne peut pas ignorer dans nos formations", assure le président de la C3D STAPS.
Des salaires en hausse… mais plus bas pour les femmes
L'enquête pointe par ailleurs les niveaux de salaire des diplômés. Le revenu net mensuel moyen pour un diplômé de licence STAPS est de 1.767 euros pour les hommes et 1.679 euros pour les femmes. Après un master STAPS, il s’élève à 1.994 euros pour les hommes et 1.882 euros pour les femmes.
Si le niveau de rémunération a augmenté pour tous par rapport à l’étude de 2018, la différence de salaire entre les femmes et les hommes reste tout aussi marquée.
"Ces chiffres nous alertent sur la place de la femme dans le secteur du sport où l’on observe un écart d’environ 100 euros à diplôme équivalent", pointe l'étude. "Malheureusement, le domaine du sport n'est pas différent de la société en général sur ce sujet", ajoute Aurélien Pichon.