Maëlys Laporte, lycéenne et gymnaste : "Pour l’instant, on ne peut pas vivre notre jeunesse comme tout le monde"
VIDÉO. Entre les cours et les entraînements, la jeune lycéenne et gymnaste à l’Insep n'a pas le temps de s’ennuyer. Elle raconte comment elle gère sa double vie, avec en ligne de mire les JO de Paris 2024.
C’est au milieu de son entraînement que l'Etudiant a rencontré Maëlys, en pleine exécution de figures de cerceau avec ses coéquipières. Depuis la 2de, cette jeune gymnaste de 17 ans étudie à l’Insep (l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance), où elle a intégré l'ensemble en gymnastique rythmique.
Et cette année est un peu particulière dans cette discipline, car la France s’est qualifiée pour participer aux Jeux olympiques de Paris 2024 en ensemble, c’est-à-dire par équipe. Cela faisait 23 ans que ce n’était pas arrivé. Pas encore titulaire, Maëlys garde l’espoir d’intégrer l’équipe qui participera aux JO.
En parallèle, elle entame son année de terminale, qu’elle suivra en deux ans.
Entre les cours et les entraînements, comment arrives-tu à garder le rythme ?
C’est vrai que le rythme est soutenu ! J’enchaîne les cours avec les entrainements et quelques séances de kiné par semaine. Mais ça se passe bien. J’entame ma troisième année à l’Insep, donc j’ai pris l’habitude.
J’essaie de faire la part des choses, de bien séparer ce qu’il se passe en cours et à l’entraînement. Si ça se passe mal en cours, j’arrive à ne pas ramener mes émotions à l'entraînement, mais dans l’autre sens, c'est différent. Si mon entraînement du matin se passe mal, souvent ça traîne dans ma tête et je suis moins concentrée en cours parce que je vais repenser à ce qu'il s’est passé et à réfléchir à comment je vais arranger ça à l'entraînement de l’après-midi.
Profites-tu de ta vie d’adolescente malgré le rythme ?
J’ai toujours envie de sortir, de faire un peu ce que tous les gens de mon âge font tous les jours. Mais il faut accepter que, pour l’instant, on ne puisse pas vivre notre jeunesse comme tout le monde. Le week-end, on peut se relaxer, sortir le samedi soir. Mais il faut aussi penser au repos, à faire les devoirs, à aller voir la famille…
C'est un rythme que je connais, car j’ai dû partir de chez moi dès la 5e. Au départ, c'était difficile, mais j’ai fini par m’y habituer. Et puis même si je les vois moins, je sais que ma famille est derrière moi. Ils sont très fiers et me supportent dans toutes les décisions que je prends. C’est un soutien émotionnel très important, parce que quand ça ne va pas, ils sont là, et quand ça va, ils sont là aussi pour me pousser. Ils font énormément de sacrifices pour moi et j'en suis très reconnaissante.
Maëlys espère intégrer l'équipe de France qui participera aux JO de Paris./ ©Marine Ilario.
Tu as toujours voulu devenir sportive de haut niveau ?
Non. Au début, j’ai commencé pour le plaisir, pour les paillettes ! Et puis j’ai été repérée et un espoir est né en moi. Au collège, j'ai intégré le pôle espoir à Evry (91) et ensuite tout s’est enchaîné.
Après le confinement, j'ai eu une baisse de moral parce qu’on était loin des entraîneurs, du gymnase, des copines. On ne faisait pas de vrais entraînements donc c’était moins motivant, au point de me demander si je n’allais pas arrêter. Mais dès que j’ai pu retourner au gymnase et revoir les entraîneurs, la motivation est revenue et finalement, je n’ai pas arrêté.
J’ai tenu et ça a payé parce que j’ai été prise en ensemble à l’Insep à partir de la 2de. Donc pour moi, c'était plutôt un bon choix de ne pas arrêter. Maintenant, j’espère garder la motivation et continuer à travailler dur pour atteindre mes objectifs.
Quels sont tes objectifs sportifs ?
D’abord les JO de Paris 2024. Pour l’instant, je ne suis pas titulaire, mais on ne sait pas ce qu’il peut arriver. Il est possible que je les fasse. À seulement 17 ans, je me dis que c’est jeune (rires) mais surtout que l’opportunité est incroyable ! En plus ça fait des années que la France ne s’est pas qualifiée en gymnastique rythmique, donc on va se battre et on va chercher la médaille.
Si je ne les fais pas, j’essaierai de tenir jusqu’en 2028 pour les JO de Los Angeles. Là, j'aimerais vraiment être titulaire et y participer. Ce serait une aventure incroyable.
Maëlys à l'entraînement, en train d'exécuter des figures au cerceau./ ©Marine Ilario.
Tu as des projets en dehors de la gym ?
Les carrières des gymnastes s’arrêtent assez rapidement, en général vers 25 ans. À court terme, j'ai le bac à préparer et ensuite, j'aimerais bien faire une licence de langues.
Après ma carrière de sportive, j'aimerais faire une année d’échange aux États-Unis pour apprendre l’anglais et devenir hôtesse de l’air.