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PASS-L.AS : les associations étudiantes demandent une nouvelle voie unique d'accès aux études de santé

La Fage propose de revenir à une voie unique d'accès aux études de santé.
La Fage propose de revenir à une voie unique d'accès aux études de santé. © BullRun/Adobe Stock
Par Séverine Mermilliod, publié le 30 avril 2024
5 min

La Fage et les fédérations d'étudiants en santé (MMOPK) souhaitent abandonner le double accès en études de santé au profit d'une licence unique, à mi-chemin entre PASS et L.AS.

Quatre ans après la mise en place de la réforme de l'accès aux études de santé, "on n'y est toujours pas", déplore Flore Greze, vice-présidente de la Fage en charge des affaires de santé, lors d'une conférence de presse lundi 29 avril.

En créant une double voie d'entrée aux études de santé avec le PASS ou la L.AS afin notamment de diversifier les profils des étudiants, cette réforme "ne devait pas créer une voie royale, mais factuellement, elle l'a fait. L'un des objectifs majeurs de cette réforme n'a pas été rempli", insiste l'étudiante.

Revenir à une voie unique d'accès aux filières MMOPK, mais différente

En février, les fédérations avaient déjà alerté dans une enquête menée auprès des représentants étudiants sur une qualité de l'enseignement plus faible en L.AS qu'en PASS, les deux parcours qui ont remplacé la PACES. Cette fois, le panel a été élargi à plus de 13.000 étudiants et étudiantes MMOPK (médecine, maïeutique, odontologie, dentaire, pharmacie, kinésithérapie) de toute la France.

Et le constat est sensiblement le même : "43% des jeunes en 2e année de santé ou plus ressentent une différence de niveau entre les personnes qui étaient en PASS et les personnes qui étaient en L.AS", selon la Fage, qui rappelle que la voie L.AS "ne comporte qu'une minorité d'Unités d'Enseignement en santé en comparaison avec la voie PASS", et souffre souvent d'un manque d'aménagement.

Cette différence de niveau est particulièrement ressentie par les anciens étudiants de L.AS 1. Selon les dernières données publiées par le service statistique du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, en 2022, près de la moitié des entrants en 2e année d’études de santé provenaient de PASS et un peu plus d’un quart de première année de L.AS, tandis que 10% étaient redoublants (L.AS 2) et 10% venaient d’une autre licence. Alors que "le guide de la réforme, c'était 50/50", souligne Flore Greze.

C'est pourquoi "la réforme doit évoluer", présente Rafaël Autran, vice-président chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche à l'ANESF. Les étudiants proposent de revenir sur un "parcours uniformisé", soit une licence santé unique, mais "différente de ce qui pourrait exister actuellement". 

Une L.AS avec plus de santé ou un PASS avec plus de débouchés

Pas question de revenir à la Paces. La refonte proposée prévoit un parcours en trois années, mais avec un nombre plus important d'enseignements de santé que dans les L.AS actuelles.

Les étudiants suivraient en parallèle un "parcours de droit, chimie, physique, etc, qui serait choisi par l'étudiant", détaille Rafaël Autran. Cela permettrait de répondre aussi bien à la demande des étudiants "d'avoir plus d'enseignements en santé" en L.AS, qu'à la problématique "de la poursuite d'études vers des voies différentes de MMOPK ".

S'il ne s'agit encore que de grandes lignes, les fédérations ont imaginé une licence avec deux chances d'accès en MMOPK comme actuellement en L1 et L2, avec une diminution progressive des enseignements de santé au fil des années.

Plus de 50% des crédits ECTS seraient ainsi dédiés à la santé en L1, puis environ 50% en L2, et. En L3, l'autre licence deviendrait logiquement prioritaire, avec toujours une part d'enseignements transversaux ou de stages en lien avec la santé pour s'orienter vers des masters spécialisés. "On peut citer des masters de santé publique, d'administration des établissements de l'action sanitaire et social", détaillent les fédérations.

Cette voie unique serait gérée par l'UFR de santé ou par la faculté de médecine, qui co-construirait les "maquettes de formation" avec les autres facultés, ajoute la Fage.

Des discussions à venir en attendant un rapport de la Cour des comptes

Les fédérations étudiantes de santé ont rencontré la semaine dernière les autres acteurs de cette réforme, à savoir les différentes conférences de doyens, France Université et les ministères, qui se sont, selon elles, montrés "ouverts" et "clairs" sur le fait que la situation "ne restera pas en l'état". 

Alors qu'un rapport de la Cour des comptes sur le bilan de l'application de la réforme est attendu avant la fin de l'année, la Fage rappelle que les conclusions concernant les épreuves de second groupe, dont des oraux très décriés, "vont bientôt arriver" et que l'on se dirige vers une "harmonisation sur le territoire".

La proposition d'adaptation vers une nouvelle voie unique ne devrait pas, si elle aboutit, être mise en œuvre avant encore quelques années.

Un manque de communication entre UFR et des étudiants stressés

Selon les résultats de l'étude réalisée par la Fage auprès de 13.000 étudiants, 42% des jeunes en PASS ou L.AS "ont envie d'arrêter en cours d'année" et 36% "se sentent isolés", tandis que 43% sont ressent un "stress intense plusieurs fois par jour".

Un tiers des personnes interrogées demande plus de communication entre leur fac de santé et leur faculté hors-santé. "Dans de trop nombreuses universités encore, la réforme semble s'être imposée aux UFR (facultés) hors santé, qui ne parviennent toujours pas à saisir les enjeux", indique l'étude.

La Fage demande entre autres la mise en place de "personnes référentes des LAS au sein de toutes les UFR concernées par la réforme".

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